Lorsque l’enfant est encore petit, il peut lui arriver de buter sur les mots ou d’avoir du mal à partager clairement ses idées. Faut-il s’inquiéter pour autant? Le bégaiement à 3 ans est-il définitif et est-ce trop tôt pour le diagnostiquer ? On fait le point.

L’enfant qui hésite

De nombreux parents s’interrogent et s’inquiètent lorsque leur enfant de trois ans semble bégayer. De 3 à 5 ans, il peut arriver que les tout-petits répètent des mots entiers dans une même phrase car ils apprennent tout simplement les règles du langage.
Soucieux de bien faire, les enfants en bas-âge formulent parfois le reste de leurs phrases dans leur tête et répètent le dernier mot en même temps qu’ils réfléchissent. Ce sont donc des hésitations normales. Ce phénomène prend le plus souvent fin sans intervention d’un spécialiste.

L’enfant fatigué

Le « faux » bégaiement peut survenir lorsque l’enfant est fatigué ou énervé. Il peut également en souffrir quand il est exposé à un environnement trop stimulant (anniversaire, fête foraine, parcs, etc.). S’il reçoit plusieurs informations en même temps, parler devient alors plus difficile et peut entraîner des hésitations avec répétitions de mots. Un changement dans la routine (déménagement, séparation des parents, etc) peut aussi avoir un impact sur l’expression de l’enfant, en générant ou aggravant les hésitations.

Diagnostiquer un bégaiement à 3 ans

Le meilleur moyen de diagnostiquer le bégaiement chez l’enfant est de l’emmener chez un orthophoniste. Sans cela, vous ne serez en mesure d’évaluer ses difficultés.
Vous vous inquiétez car votre enfant se répète et bute sur certains mots ? Voici quelques signes à surveiller :

  • l’enfant a des tics au visage ;
  • il trépigne, semble souffrir de la situation ;
  • il cligne des yeux, comme pour chercher ses mots ;
  • il répète une partie des mots « ma-ma-ma-maman » ;
  • il retient parfois sa respiration ;
  • il semble paniqué ou a des expressions de peur lorsqu’il tente de prononcer certains mots ;
  • il a du mal à parler, communiquer est une épreuve.

Tous ces signes sont très différents de la simple hésitation qui consiste à répéter un mot à plusieurs reprises. Si l’enfant s’exprime bien, il est possible de faire la différence entre un comportement normal et un bégaiement, dès 3 ans.

Comment réagir face au bégaiement de l’enfant de 3 ans ?

Après observation, il vous semble que votre enfant répond aux critères énoncés ci-dessus? Pas de panique, le bégaiement se traite le plus souvent très bien à l’âge préscolaire et votre enfant pourra être pris en charge rapidement si le diagnostic est confirmé par un spécialiste. En attendant, vous devez adopter un comportement approprié afin de ne pas empirer la situation. Par exemple, si votre enfant a du mal à terminer sa phrase, évitez absolument de lui demander de se calmer, de respirer lentement ou de se taire et recommencer. La meilleure chose à faire est d’ignorer ses hésitations: plus votre enfant se sentira observé, plus il sera stressé et plus son bégaiement s’aggravera. Vous devez donc l’écouter normalement, comme s’il vous parlait sans buter sur les mots. Demandez à votre entourage et aux personnes qu’il côtoie de faire la même chose.
Dans le même temps, prenez rendez-vous en orthophonie afin de vérifier qu’il s’agit bien de bégaiement. Si c’est le cas, vous pourrez organiser son emploi du temps afin qu’il puisse bénéficier de séances pour faire disparaître ce trouble de la parole. Plus tôt sera diagnostiqué le bégaiement (c’est-à-dire, dès le début des hésitations), plus facile il sera de le corriger.