S’il est normal de voir un enfant en bas âge hésiter quand il parle, il est en revanche moins habituel d’observer qu’il butte littéralement sur les mots, qu’il cligne des yeux et répète des syllabes. Comment différencier le bégaiement d’une hésitation naturelle ? Comment détecter le bégaiement chez l’enfant ? Voici quelques pistes qui pourront vous aider à réagir rapidement en cas de trouble de la parole.
Bégaiement et manifestations
Le bégaiement se traduit généralement par la répétition saccadée d’une syllabe ou d’un mot ou par un blocage qui empêche une émission fluide. Ce trouble de la parole touche davantage les garçons (3 à 4 garçons pour une fille) et survient le plus souvent entre 2 et 5 ans. Les études révèlent que 4 à 6 % des enfants bégaient contre 1 % des adultes.
Un enfant qui bégaie va manifester son trouble en :
- prolongeant les sons de certains mots (par exemple : « un sssssssifflet ») ;
- ne regardant pas ses interlocuteurs ;
- répétant des mots ou des syllabes à plusieurs reprises (par exemple :« je je je je voudrais ») ;
- s’essoufflant au milieu de sa phrase ;
- évitant certains mots ou en refusant de s’exprimer à certains moments ;
- montrant des signes de tension musculaire lorsqu’il parle (tord ses mains, contracte sa bouche, son corps, etc.).
Différencier le bégaiement chez l’enfant de l’hésitation normale
Pour détecter un éventuel bégaiement chez l’enfant, l’adulte doit prendre en considération l’hésitation normale. De 2 à 6 ans, il n’y a rien d’étonnant à ce que l’enfant hésite. Le langage se développe doucement et l’apprentissage de certains mots ou sons peut être difficile. Il est aussi nécessaire de prendre en considération le fait que l’enfant dispose d’un vocabulaire moins riche qu’un adulte et aura donc tendance à réutiliser souvent les mêmes mots. Enfin, de nombreux enfants souhaitent imiter les adultes en s’exprimant avec un rythme régulier, pour cela, il leur arrive de mélanger les syllabes, d’ajouter des sons ou des mots ou encore de recommencer leurs phrases pour corriger leurs erreurs.
L’hésitation normale peut survenir en cas de fatigue, de surexcitation, de tristesse, de stress, etc. Un déménagement, une séparation des parents ou l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur sont autant d’éléments susceptibles de déclencher une hésitation normale et ponctuelle. Le plus souvent, celle-ci dure de 6 mois à 1 an et 50 à 80 % des enfants touchés par ce bégaiement transitoire récupèrent leurs facultés sans intervention spécialisée. Néanmoins, au-delà de 6 mois d’hésitation normale, il est important de vérifier les comportements associés (tensions lorsque l’enfant parle, hésitation longue sur un mot, etc.). Pour ne pas perdre de temps en cas de trouble et éviter que le bégaiement de l’enfant ne s’aggrave, le premier réflexe à adopter est de consulter un orthophoniste.
À quel moment peut-on détecter le bégaiement de l’enfant?
Le bégaiement de l’enfant peut être détecté à tout moment. Si vous constatez que votre enfant connaît des troubles de la parole persistants depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois, vous devrez alors devenir plus attentif à son comportement. S’il cligne des yeux lorsqu’il cherche ses mots et qu’il semble en tension lorsqu’il s’exprime, alors, mieux vaudra sans doute rencontrer un orthophoniste dans les plus brefs délais. Surtout, ne lui montrez pas votre inquiétude et faites preuve de patience. Lui demander de respirer profondément et de terminer sa phrase ne l’aidera pas non plus car il comprendra que quelque chose ne va pas. Restez toujours naturel et écoutez-le. D’autre part, favorisez autant que possible les activités créatives pour le détendre.