La difficulté à avaler est une gêne pesante au quotidien. Découvrez comment l’orthophonie peut contribuer à améliorer votre état.
La dysphagie ou difficulté à avaler est un trouble du mouvement pendant la déglutition. Les personnes dysphagiques s’en doutent rarement puisque celle-ci se manifeste lentement et graduellement.
Les symptômes du trouble de la déglutition
- Toux pendant ou après la déglutition ;
- Sensation d’avoir de la nourriture collée dans la gorge ;
- Besoin de se racler la gorge en mangeant ;
- Difficultés à avaler une bouchée ou même la salive ;
- Sensation de blocage gênant dans la poitrine ;
- Problème de déglutition d’aliments liquides (aphagie) ou solides (dysphagie complète) ;
- Changement du rythme respiratoire pendant le repas, etc.
Les personnes les plus touchées
La dysphagie est plus fréquente chez les personnes âgées à cause des troubles liés au vieillissement comme la maladie de Parkinson ou les accidents vasculaires cérébraux qui touchent surtout la population de plus de 50 ou 60 ans. Les personnes ayant subi une ablation chirurgicale d’une tumeur cancéreuse au niveau du cou ou de la tête rencontrent aussi souvent des problèmes de déglutition. Cependant, les enfants et les nourrissons peuvent aussi développer ce trouble à la suite d’une anomalie congénitale ou d’une anomalie du développement neurologique acquis.
Les différentes causes
La dysphagie est rarement un problème psychologique. Dans la majorité des cas, la difficulté à avaler résulte d’un traumatisme craniocérébral, maladie neurologique, sclérose, blessure médullaire, maladies infectieuses (angine, diphtérie, etc.), lésions au larynx ou à l’œsophage, traitement chirurgical ou encore d’un problème neurologique non diagnostiqué. La première mission de l’orthophoniste est de déterminer la nature du trouble de déglutition à travers plusieurs séries de tests en vue de déterminer le traitement le plus approprié.
Comment l’orthophoniste peut-il vous aider ?
Évaluation de la dysphagie
L’orthophoniste commence par un entretien pointilleux avec le patient pour bien cerner son cas. Puis il pratique un examen mécanique des mouvements des organes liés à la déglutition et vérifie s’il n’y a pas de lésions organiques dans l’œsophage en procédant par une endoscopie ou une déglutition barytée (fluoroscopie).
Les traitements possibles
Il n’existe pas de protocole médical unique pour traiter une dysphagie. Une fois la cause du blocage déterminée, l’orthophoniste doit tenir compte du pronostic de récupération (maladies dégénératives) et de l’état général du patient (fatigue, anxiété, dépression) pour trouver le traitement le plus adapté à son bien-être et son autonomie.
- Rééducation
Parmi les méthodes les plus courantes, la rééducation consiste à entraîner les muscles impliqués dans la mastication et la déglutition. Une nette amélioration, voire une disparition totale de la dysphagie, s’observe à long terme. Ces exercices dynamiques sont parfaits pour les patients souffrant de la maladie de Parkinson, mais peu recommandés pour ceux qui ont une sclérose latérale amyotrophique, car ils risquent de se fatiguer rapidement et de perdre leur capacité fonctionnelle.
- Méthode compensatoire
L’orthophoniste peut envisager des techniques de compensation par exemple, changer la position de la tête en mangeant, pour diminuer la gêne du blocage. Ces traitements dits comportementaux sont les plus prisés, car peu invasifs.
Un suivi est nécessaire pour comparer l’état physiopathologique avant et après le soin, pour évaluer s’il est efficace ou non. À noter que plus de 80 % des personnes dysphagiques retrouvent une déglutition normale après une prise en charge par un orthophoniste, à condition que le diagnostic soit bien posé et que le traitement soit adapté. D’où l’importance d’une évaluation minutieuse.