Prédisposition génétique
Malgré le fait que le bégaiement a très longtemps été vu comme un trouble de la parole uniquement psychologique, les dernières études sur le sujet démontrent tout autre chose. En étudiant les cerveaux de personnes bègues et non-bègues grâce à l’imagerie par résonance magnétique, les chercheurs ont prouvé que les aspects neuropsychologiques mais aussi héréditaires jouent un rôle très important chez les individus bègues et que l’origine du trouble est donc multifactorielle. On sait notamment que des mutations génétiques spécifiques du cerveau présentant des différences ou des fragilités sont la principale cause du bégaiement. Le bégaiement particulièrement présent dans certaines familles et la présence d’un bègue parmi les parents augmenterait donc par trois le risque de bégaiement chez l’enfant. Cependant, si on agit avant l’âge de 6 ans, le pronostic est favorable. Même si le bégaiement ne disparaît pas totalement chez les enfants d’âge scolaire, prendre en charge ce trouble est essentiel et nécessite en général la consultation d’un orthophoniste. Il arrive cependant que le bégaiement disparaisse de lui-même ou avec l’aide des proches.
Autres facteurs prédisposants
Le bégaiement peut aussi survenir ou augmenter sous l’influence de certains facteurs qui n’en seront pas la cause mais qui peuvent favoriser son déclenchement ou son augmentation au lieu de lui permettre de se résorber. Nous parlerons des facteurs lors de la jeune enfance car c’est généralement dans cette période que le trouble perdure ou se déclenche.
- Les facteurs linguistiques : En fonction de l’âge d’apparition du langage chez l’enfant, celui-ci aura en effet plus ou moins de mal à parler distinctement. Aussi, un facteur déterminant pour éviter le bégaiement va être le bon développement de ce langage grâce à un soutien scolaire et parental adapté. Enfin, il peut arriver que certains enfants aient un problème de prononciation de certains sons.
- Les facteurs psychologiques ou émotifs : Le tempérament de l’enfant ainsi que les émotions qu’il va éprouver vont pouvoir influencer certains troubles comme le bégaiement. Si l’enfant est hyperactif ou s’il a un tempérament nerveux, il pourra ne pas prendre le temps de prendre soin de son langage et si personne ne l’aide à le corriger, il pourra se retrouver bègue. Aussi, si un enfant est trop perfectionniste, sensible ou anxieux, il pourra avoir beaucoup de mal à trouver les mots, à s’exprimer et se retrouvera tellement exigeant avec lui même que le bégaiement surviendra s’il y a prédisposition génétique ou neurologique.
- Les facteurs environnementaux : Certains évènements survenants dans la famille, à la garderie, à l’école mais aussi dans l’environnement extérieur proche d’un enfant ou d’un adolescent peuvent toucher son état physique et psychique. Ils peuvent lui déclencher des peurs et ainsi interférer avec son système de parole, faire ressortir ou déclencher des troubles comme le bégaiement si il y a prédisposition génétique ou neurologique.
Le bégaiement reste un trouble de la parole pour lequel il manque beaucoup d’éléments explicatifs. Les recherches scientifiques n’ont par exemple pas encore su démontrer pourquoi les hommes sont plus touchés que les femmes par le bégaiement.