Le trouble développemental du langage ou TDL (anciennement appelé « trouble primaire du langage » ou « dysphasie ») est un dysfonctionnement qui affecte la communication de manière plus ou moins sévère. Contrairement au retard de langage qui est provisoire, le TDL est structurel et persistant. Cette situation peut donc être dérangeante au quotidien, notamment pour la socialisation et l’apprentissage scolaire. Mais quelles sont les principales causes du TDL ?

Reconnaître les signes de TDL

Au Canada, le TDL touche près de 8 % des enfants, et varie d’un individu à l’autre. Ces dysfonctionnements peuvent se manifester de plusieurs façons.

Au niveau expressif :

  • Une parole décousue, une mauvaise élocution et des mots isolés ;
  • Des erreurs de syntaxe, un discours peu ou mal construit et une mauvaise utilisation des mots de liaison ;
  • Un manque de vocabulaire, une tendance à chercher ses mots et des difficultés à trouver le mot adéquat ;
  • De nombreuses pauses dans le discours, avec une utilisation abusive de mots de remplissage ;
  • Des difficultés à verbaliser une idée ou un concept.

Au niveau réceptif :

  • Une compréhension partielle du langage oral, notamment des notions abstraites et des phrases trop longues et/ou complexes ;
  • Des difficultés à saisir les nuances, avec une compréhension des informations « au pied de la lettre ».

En plus, le TDL peut être accompagné d’autres troubles, comme des difficultés émotionnelles, un déficit d’attention, un manque de repères spatio-temporels ou encore un déficit au niveau de la discrimination auditive.

Si votre enfant présente certaines de ces difficultés, il est préférable de consulter un professionnel pour éviter une aggravation. Par une série de tests multidisciplinaires, il pourra mieux cerner l’origine du trouble du langage.

Les causes du trouble développemental du langage

Le trouble développemental du langage découle d’un problème neurologique présent dès la naissance : chez les enfants atteints, le cerveau fonctionne de manière atypique en ce qui concerne l’apprentissage du langage. Ce trouble peut donc avoir des origines génétiques, même si aucun gène spécifique n’y a encore été associé.

En dehors des difficultés liées au langage, un enfant ayant un TDL peut se développer comme les autres du même âge. En effet, le TDL à proprement parler ne résulte pas directement d’une déficience intellectuelle, d’un déficit d’attention, de problèmes auditifs ou d’un manque de stimulation. Même si ces facteurs peuvent effectivement contribuer au trouble primaire du langage, ils n’en sont pas à l’origine.

Cependant, pour proposer le traitement adéquat, il est nécessaire d’analyser toutes les origines potentielles d’un trouble du langage (trouble développemental du langage ou associé à une condition biomédicale connue) :

       Un retard global de développement, qui affecte d’autres fonctions psychomotrices (un déficit intellectuel, par exemple) ;

       Un trouble plus ou moins sévère des organes de la parole (nodule, polype, atrophie, paralysie), qui empêche la personne de parler ;

       Un déficit auditif ou une surdité, qui empêchent l’enfant de reproduire les sons ;

       Des troubles neuro-développementaux, comme l’autisme, l’hyperactivité ou le syndrome de la Tourette ;

       Des troubles de l’attachement ou des carences psychoaffectives, qui nuisent à la communication et à la socialisation ;

       Un choc ou un traumatisme psychologique, qui « bloque » l’enfant et le développement de son langage ;

       Un problème de santé plus grave (traumatisme crânien ou cérébral, épilepsie, sclérose en plaques, etc.).

Le TDL est donc un dysfonctionnement durable du langage, présent dès la naissance. Il constitue un réel handicap et peut être accompagné d’autres troubles. Pour traiter au mieux l’enfant qui en est atteint, il est nécessaire de bien identifier les autres facteurs qui peuvent influencer son état.