Le trouble primaire du langage est généralement connu sous le nom de « dysphasie ». Ce dysfonctionnement affecte la communication de manière plus ou moins sévère. Contrairement au retard de langage qui est provisoire, le trouble primaire du langage est structurel et persistant. Cette situation peut donc être dérangeante au quotidien, notamment pour la socialisation et l’apprentissage scolaire. Mais quelles sont les principales causes du trouble primaire du langage ?

Reconnaître les signes de dysphasie

Au Canada, le trouble primaire du langage touche près de 13 % des petits de 2 à 5 ans, et varie d’un enfant à l’autre. Ces dysfonctionnements peuvent se manifester de plusieurs façons.

Au niveau expressif :

  • Une parole décousue, une mauvaise élocution et des mots isolés ;
  • Des erreurs de syntaxe, un discours peu ou mal construit et une mauvaise utilisation des mots de liaison ;
  • Un manque de vocabulaire, une tendance à chercher ses mots et des difficultés à trouver le mot adéquat ;
  • De nombreuses pauses dans le discours, avec une utilisation abusive de mots de remplissage ;
  • Des difficultés à verbaliser une idée ou un concept.

Au niveau réceptif :

  • Une compréhension partielle du langage oral, notamment des notions abstraites et des phrases trop longues et/ou complexes ;
  • Des difficultés à saisir les nuances, avec une compréhension des informations « au pied de la lettre ».

En plus, la dysphasie peut être accompagnée d’autres troubles, comme des difficultés émotionnelles, un déficit d’attention, un manque de repères spatio-temporels ou encore un déficit au niveau de la discrimination auditive.

Si votre enfant présente certains de ces symptômes, il est préférable de consulter un professionnel pour éviter une aggravation. Par une série de tests multidisciplinaires, il pourra identifier précisément l’origine du trouble du langage.

Les causes du trouble primaire du langage

Le trouble primaire du langage découle d’un problème neurologique présent dès la naissance : chez les enfants dysphasiques, le cerveau fonctionne de manière atypique en ce qui concerne l’apprentissage du langage. Ce trouble peut donc avoir des origines génétiques, même si aucun gène spécifique n’y a encore été associé.

En dehors des difficultés liées au langage, un enfant dysphasique se développe comme les autres du même âge. En effet, la dysphasie à proprement parler ne résulte pas directement d’une déficience intellectuelle, d’un déficit d’attention, de problèmes auditifs, d’un manque stimulation ou d’un trouble rationnel. Même si ces facteurs peuvent effectivement contribuer au trouble primaire du langage, ils n’en sont pas à l’origine.

Cependant, pour proposer le traitement adéquat, il est nécessaire d’analyser toutes les origines potentielles d’un trouble du langage :

  • Un retard global de développement, qui affecte d’autres fonctions psychomotrices (un déficit intellectuel, par exemple) ;
  • Un trouble plus ou moins sévère des organes de la parole (nodule, polype, atrophie, paralysie), qui empêche le dysphasique de parler ;
  • Un déficit auditif ou une surdité, qui empêchent l’enfant de reproduire les sons ;
  • Des troubles neuro-développementaux, comme l’autisme, l’hyperactivité ou le syndrome de la Tourette ;
  • Des troubles de l’attachement ou des carences psychoaffectives, qui nuisent à la communication et à la socialisation ;
  • Un choc ou un traumatisme psychologique, qui « bloque » l’enfant et le développement de son langage ;
  • Un problème de santé plus grave (traumatisme crânien ou cérébral, épilepsie, sclérose en plaques, etc.).

Le trouble primaire du langage est donc un dysfonctionnement durable du langage, présent dès la naissance. Il constitue un réel handicap et peut être accompagné d’autres troubles. Pour traiter au mieux l’enfant dysphasique, il est nécessaire de bien identifier les autres facteurs qui peuvent influencer son état.