Le terme «troubles du spectre de l’autisme (TSA)» est utilisé depuis 2013 pour indiquer un groupe d’affections neurologiques chez les enfants, qui engendrent des difficultés dans leurs relations sociales et dans leur aptitude à communiquer. Comment les reconnaître?

Les troubles du spectre de l’autisme ou TSA

Ils regroupent l’autisme, le syndrome d’Asperger et le trouble envahissant du développement, non spécifié (TED-NS), qui se manifestent chez les enfants en bas âge, généralement avant l’âge de trois ans. Les TSA se caractérisent par des déficits significatifs au niveau des interactions sociales et de la communication au quotidien, ainsi que des comportements atypiques (intérêts restreints ou répétitifs).

Prévalence des TSA dans notre région

Si en 2012, le taux de prévalence de l’autisme était estimé à 1 enfant sur 88, celui-ci a considérablement augmenté en deux ans : soit 1 enfant sur 68 en 2014. Le Québec compte plus de 119 000 personnes souffrant de TSA, dont plus de 29 000 à Montréal. On sait aussi que ces troubles sont 3 à 5 fois plus fréquents chez les garçons. Néanmoins, grâce aux nombreux programmes éducatifs, le nombre d’élèves autistes ayant intégré le système scolaire québécois a augmenté de 367 % entre 2002 et 2013.

Les principaux symptômes des troubles du spectre de l’autisme

Les signes varient d’un enfant à l’autre. Chaque enfant est unique et il ne s’agit ici que de tendances générales. On relève entre autres que :

  • L’enfant souffrant de TSA peut être assez taciturne. Il parle peu, il éprouve des difficultés à s’exprimer verbalement et semble ne pas comprendre tout ce qu’on lui dit;
  • Plutôt naïf, il ne comprend pas les codes sociaux, les notions abstraites et les jeux de mots;
  • Il peut marcher sur la pointe des pieds;
  • Il souffre de tics moteurs et de stéréotypie (mouvements répétitifs et rythmiques, sans but apparent) et adopte souvent une posture particulière;
  • Il est maladroit;
  • Il a du mal à comprendre les mimiques et les expressions abstraites (par exemple, il ne réagit pas lorsque vous lui montrez quelque chose en pointant du doigt) et utilise, par conséquent, très peu de gestuelles pour communiquer;  
  • Il ne réagit pas systématiquement à l’appel de son nom;
  • Il est particulièrement sensible aux bruits forts et à la lumière;
  • Il tolère difficilement les changements et les situations qui lui sont étrangères (crise de colère, de panique) et est très attaché aux routines;
  • Il ne regarde pas dans les yeux pendant une conversation (regard fuyant);
  • Il a du mal à reconnaître les visages (prosopagnosie);
  • Il n’arrive pas à comprendre les expressions faciales ni à interpréter intuitivement les émotions des autres;
  • Il a tendance à répéter les mots, notamment les consignes que vous lui donnez (écholalie);
  • Il fait une fixation sur ses sujets de prédilection;
  • Il n’est pas à l’aise en groupe et ne participe pas aux jeux sociaux;
  • Il ne répond pas aux gestes affectueux.

Et le syndrome d’Asperger?

L’enfant présentant un syndrome d’Asperger possède un quotient intellectuel supérieur ou égal à 70 tandis que l’enfant autiste de bas niveau de fonctionnement en a beaucoup moins. Ainsi les critères suivants caractérisent le profil Asperger :

  • Un QI verbal généralement supérieur au QI de performance (c’est l’inverse dans le cas d’un autisme typique);
  • Moins de troubles neurologiques que l’autisme typique;
  • Handicaps sociaux et communicatifs généralement moins sérieux;
  • Cas fréquents d’antécédents familiaux;
  • Intérêts réduits, mais en nombre supérieur à celui de l’autisme typique;
  • Plus de maladresse;
  • Apparition tardive des symptômes;
  • Une prévision souvent plus positive quant au développement de l’enfant.

Une personne atteinte de TSA possède un niveau cognitif égal et parfois même supérieur à celui de la population, notamment grâce à sa capacité à mémoriser. Elle peut aussi développer des talents et des passions remarquables. D’où l’importance d’un accompagnement adapté combinant éducation et traitements spécifiques, sur la base des aptitudes et des besoins de chaque enfant, de façon à développer tout son potentiel.