Récemment, nous nous sommes faits poser cette question : Comment aider mon enfant à oser communiquer.

Voici une piste de réponse proposée.

La communication

La communication est une action fondamentale à l’être humain. Qu’elle soit verbale ou non-verbale il est inné à tout un chacun d’exprimer ses besoins ou ses émotions.

Le langage, la langue et la parole sont des composantes fondamentales de la communication. Le développement de la parole et du langage est essentiel au développement socio-affectif d’un enfant (Centre Mosaïque Québec, 2020). La parole est un acte moteur au travers duquel les muscles requis pour s’exprimer oralement se coordonnent (cordes vocales, langue, lèvres, etc.).

Qu’est-ce qu’un trouble de la parole?

Au cours du développement d’un enfant, il arrive que le développement de la parole soit altéré. Ceci peut alors entraîner des problèmes de fluidité et/ou d’articulation (les troubles de la parole, 2022).

Qu’ils soient d’origine mécanique, neurologique, affectif ou psycho-linguistique (Borel-Maisonny, 1966) les troubles de la parole peuvent plus ou moins impacter la communication.

Certaines altérations sont normales, voir attendrissantes, dans le développement des jeunes enfants. L’altération de phonèmes (déformer les sons au sein d’un mot), le bégaiement primaire ou le zézaiement (ex : dire « zeu » pour « jeu »), sont des difficultés plus spécifiques et devraient être traitées ou résorbées pour l’entrée au primaire (vers 6 ans).

D’autres atteintes sont, quant à elles, plus importantes et impactent davantage la communication. Lors d’un trouble de la parole, la forme d’un mot ne pourra être produit correctement. Par exemple, dans le cas d’un trouble d’acquisition des sons de la parole (voire une dyspraxie verbale), l’enfant produira des erreurs non-constantes et éprouvera des difficultés à planifier et programmer les mouvements nécessaires à la production d’un son, d’une syllabe ou d’un mot (Bergeron-Gaudin, 2020). Les enfants éprouvent plus de facilité à prononcer les sons isolément qu’au sein d’une syllabe ou d’un mot.

Comment aider mon enfant à oser communiquer et à garder confiance en soi?

Lorsqu’un enfant présente un trouble de la communication, il peut ne pas se faire comprendre par son entourage. Cette rupture de communication peut alors entrainer des difficultés de comportement ou de l’anxiété (Centre Mosaïque de Québec, 2020) chez l’enfant et impacter son estime de soi (Bergeron-Gaudin, 2020).

Alors, comment faire pour maintenir les échanges et maintenir la confiance de votre enfant ?

Lors des échanges avec votre enfant il est important de veiller à reformuler ses propos afin de lui fournir la structure verbale correcte. Vous pouvez lui donner le modèle du mot ou de la phrase attendue. Afin d’encourager l’effort de votre enfant, soulignez d’abord l’effort de votre enfant sans sous-entendre qu’il s’est trompé. Comme guide, votre rôle et de l’accompagner à apprendre la bonne prononciation (Bergeron-Gaudin, 2020). Votre enfant gagnera à avoir le goût et le désir de communiquer. Aussi, il appréciera se sentir compétent lors de ses échanges.

Vous pouvez privilégier également la communication au sein d’un contexte commun. En partageant la cible, vous pouvez plus facilement connaître les mots et les phrases que votre enfant pourrait utiliser pour s’exprimer. Vous pouvez ainsi plus facilement comprendre et interpréter son message. Par exemple, lorsque vous revenez d’une sortie au parc profitez-en pour dialoguer sur ce que vous avez vu et vécu ensemble durant cette sortie. Vous pouvez aussi prendre le temps de partager un livre d’images pour échanger sur les objets, les personnages et les actions représentées.

Vous pouvez favoriser aussi les questions semi-ouvertes afin de cibler un type de réponse. Par exemple au lieu de demander « que veux-tu boire ? » préférez une question comme « veux-tu de l’eau ou du jus ? ».

Quel est le rôle de l’orthophoniste ?

Le travail en collaboration avec l’orthophoniste permet de cibler des objectifs atteignables par votre enfant. Par exemple, avec l’orthophoniste, il pourrait être ciblé de renforcer la production isolée d’un ou de plusieurs sons, de petites syllabes et de mots cibles. « Chaque petit pas amène à l’objectif », travaillez petits buts par petits buts.

Des stratégies, comme des aides visuelles (pictogrammes, dessins) ou gestuelles (gestes des mains) peuvent accompagner votre communication. De par ces aides, votre enfant se fera mieux comprendre. Cet appui pourrait encourager son envie de communiquer avec vous. Obtenir un avis professionnel et une guidance concernant des modalités alternatives de communication permettent d’en tirer plus grand avantage.

Enfin, consolider la confiance en soi passe également par le renforcement positif. Pour construire cette confiance, vous pouvez encourager l’effort de votre enfant. Aussi, lors de réussites, prenez le temps de féliciter spécifiquement ses bonnes productions de sons, de mots, de phrases. Finalement, lorsque votre enfant utilise une stratégie efficace pour se faire comprendre pourrait aussi encourager son sentiment de compétence. Par exemple, s’il est plus facilement compris en combinant des mots et des gestes pourrait l’encourager à se sentir « bon communicateur ».

Au plaisir de collaborer,

Audrey Lenaerts, Agente de Stimulation du langage

Cimon Chapdelaine, Orthophoniste

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Bibliographie